giovedì 7 giugno 2012

Un certain regard...(2)



Ancora da soggetti originali di Marcel Pagnol vengono negli anni ’30 le pellicole che formano la Trilogie marseillaise , Marius, Fanny e César,  corrispondenti ad altrettante pièces de théâtre.

Negli anni Ottanta sarà Jean-Claude Izzo a comporre un’altra Trilogie con Marsiglia come protagonista, ma questa è tutta un’altra storia. (vide ultra)
Marius, realizzato nel 1931 da Alexander Korda, Fanny, del 1932 di Marc Allegret, César, del 1936 realizzato direttamente come soggetto per il cinema da Pagnol e solo in seguito riscritto in forma di pièce, raccontano storie e vicende, caratteri e umori che si raccolgono intorno al Bar de la Marine  affacciato sul Vieux Port di Marsiglia.
La storia è quella di amore-abbandono-ritorno di tanti racconti, happy end inclusa, ma la partecipazione corale degli abitanti del porto ne hanno fatto un affresco popolare celebrativo di una città ora scomparsa, una sorta di Quarto stato pellizziano à la provençale, bonario oltre il dramma, senza revanches sociali, ma con forti legami territoriali e di appartenenza.
César gestisce il Bar de la Marine, il figlio Marius non ne vuol sapere di stare dietro il banco di zinco e sogna di imbarcarsi, la piccola Fanny, marchande de coquillages, è innamorata di lui. Marius parte, Fanny ha un figlio e mette su famiglia, il fuggiasco ritorna dopo 20 anni, il marito, assai anziano, si toglie di mezzo in maniera naturale, la famigliola si ricompone all’ombra di nonno César e del suo caffè.




La parte del pater familias è affidata a Raimu (Jules Auguste Muraire) attore originario di Tolone, popolarissimo negli anni ’30 e ’40, tra i preferiti da Pagnol. Burbero benefico del cinema francese, meriterà una citazione da parte di Uderzo e Goscinny in La serpe d’or, Le Tour de Gaule, Asterix en Corse nel ruolo di César Labeldecadix oste, guarda un po’ della taverne des Nautes.
Tocca a César-Ramu fornirci la prima ricetta dal bar de la Marine. Marius si rifiuta di apprendere l’arte del taverniere, il padre cerca di insegnargli come mescere un mandarin-citron-curaçao.


CÉSAR
..Tu ne sais même pas doser un mandarin-citron-curaçao.
Tu n'en fais pas deux pareils !
MARIUS
Comme les clients n'en boivent qu'un à la fois,
ils ne peuvent pas comparer.
CÉSAR
Ah ! Tu crois ça ! Tiens le père Cougourde, un homme admirable qui buvait douze mandarins par jour, sais-tu pourquoi il ne vient plus ?
Il me l'a dit. Parce que tes mélanges fantaisistes risquaient de lui gâter la bouche.
MARIUS
Lui gâter la bouche ! Un vieux pochard qui a le bec en zinc.
CÉSAR
C'est ça ! Insulte la clientèle au lieu de te perfectionner dans ton métier ! Eh bien, pour la dixième fois, je vais te l'expliquer, le picon-citron-curaçao. (Il s'installe derrière le comptoir.) Approche-toi !
(Marius s'avance et va suivre de près l'opération. César prend un grand verre, une carafe et trois bouteilles. Tout en parlant, il compose le breuvage.) Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un GRAND tiers d'eau. Voilà.
MARIUS
Et ça fait quatre tiers.
CÉSAR
Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris.
(Il boit une gorgée du mélange).
MARIUS
Dans un verre, il n'y a que trois tiers.
CÉSAR
Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
MARIUS
Eh non, ça ne dépend pas.
Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers.
CÉSAR (triomphal)
Alors, explique moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre.
MARIUS
Ça, c'est de l'arithmétique.
CÉSAR
Oui, quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à détourner la conversation.



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