Lasciata Marsiglia e il suo porto, il Gastronomo,
la Cuoca e Melousine fanno prua a Nord-Ovest verso Avignon. Arrivando in treno,
si accede alla città dalla Porte de la Republique, che traguarda il Cours Jean
Juares. Avignone si presenta subito come città gourmande . Il choisco dei giornali espone decine di pubblicazioni
cuciniere, l’aria invernale profuma di preparazioni culinarie, la Place de
l’Horologe, è occupata dai banchi e dai tendoni del mercato delle specialità
gastronomiche non solo provenzali ma dell’intero Esagono.
La città è
avvezza all’abbondanza fino dai tempi dei Papi le siècle d’or d’Avignon . La tradizione vuole che per l’incoronazione di papa Clemente VI, il 19
Maggio 1342 venissero serviti :
« dix-huit bœufs, mille vingt-trois moutons, cent un veaux, neuf
cent quatorze chevreaux, soixante paons, soixante-neuf quintaux de lard, quinze
esturgeons, trois cent brochets, mille cinq cent chapons, dix mille quatre cent
soixante et onze poules et poulets, mille quatre cent quarante-six oies, douze
canards, deux grues, un faisan, vingt-quatre tourterelles, trente-six cailles,
un louveteau, six cent litres de sauce cameline* et six cent litres de sauce
verte, treize quintaux de châtaignes grasses, quarante-six mille huit cent
cinquante-six fromages frais pour les pâtés, trente-neuf livres de gingembre,
trente et une livres de poivre, treize livres de cannelle, huit livres de girofle,
trois livres de graines de Paradis, six livres de safran, six quintaux
d’amandes brutes, deux quintaux et demi d’amandes écorcées et vingt-trois
quintaux et demi de sucre, trente-huit mille neuf cent quatre-vingt œufs,
trente-six mille cent pommes, et quatre cent poires pour les cinquante mille
tartes. » (1)
Buoi, montoni, vitelli,
capretti, pavoni, lardo, storioni, lucci, capponi, polli e galletti, oche,
anatre, gru (Chichibbio, dove sei?), un
fagiano, tortore, quaglie, un lupetto (uno scout?), salsa cameline*, salsa
verde, castagne, formaggi freschi per i pasticci, zenzero, cannella, chiodo di
garofano, pepe di Guinea, zafferano,
mandorle, zucchero, 38.980 uova, mele e pere per le cinquantamila torte
ripiene.
*La sauce Cameline è emblematica della
cucina medioevale, dal XIV secolo si prenderà ad addolcirla con lo zucchero. Accompagna
pesci e carni. Questa è la ricetta per quattro persone, per farne seicento
litri, moltiplicare acconciamente le quantità.
14 cl di vino
rosso, 14 cl di aceto di vino, 40 cl di brodo di manzo, un buon trancio di
pane, 4 bastoncini di cannella, 2 cucchiaini di zenzero in polvere, 6
cucchiaini di chiodo di garofano macinato, 1 cucchiaino di noce moscata, pepe.Far grigliare il pane poi grattugiarlo e stemperarlo in acqua fredda, asciugarlo e pressarlo per fare uscire i residui di liquido. Mischiare brodo, vino e aceto in una casseruola e profumare con le spezie, dare un bollore e poi far ridurre sobbollendo per circa 25 minuti. Aggiungere il pane e mescolare bene fino ad ottenere una salsa cremosa. Passare al setaccio.(2)
Non
sfugge al nostro Alphonse Daudet tanta propensione all’abbondanza di cibo e di
bevande. Ne le trois messes
baisses uno dei racconti de Les Lettrtes
de mon Moulin. La
storia si svolge alla metà del XVII secolo nel castello (immaginario) di
Trinquelage, alle pendici del Mont Ventoux, un massiccio che sorge a Nord-Est
di Avignone. Il diavolo prende l’aspetto del giovane Garrigou, chierico di Dom Balaguère,
già
priore dei Barnabiti e ora capellano dei marchesi di Trinquelage allo scopo di
indurre il sant’uomo a commettere peccato di gola. Ecco il
dialogo tentatore:
- Deux dindes truffées, Garrigou
?...
- Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J'en sais quelque chose, puisque c'est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant, tellement elle était tendue...
- Jésus-Maria ! moi qui aime tant les truffes !... Donne moi vite mon surplis, Garrigou... Et avec les dindes, qu'est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine ?...
- Oh ! toutes sortes de bonnes choses... depuis midi nous n'avons fait que plumer des faisans, des huppes, des gelinottes, des coqs de bruyère. La plume en volait partout... Puis de l'étang on a apporté des anguilles, des carpes dorées, des truites, des...
- Grosses comment, les truites, Garrigou ?
- Grosses comme ça, mon révérend... Énormes !...
- Oh ! Dieu ! Il me semble que je les vois... As-tu mis le vin dans les burettes ?- Oui, mon révérend, j'ai mis le vin dans les burettes...
Mais dame ! Il ne vaut pas celui que vous boirez tout à l'heure en sortant de la messe de minuit. Si vous voyiez cela dans la salle à manger du château, toutes ces carafes qui flambent pleines de vins de toutes les couleurs... Et la vaisselle d'argent, les surtouts ciselés, les fleurs, les candélabres !...
- Oui, mon révérend, deux dindes magnifiques bourrées de truffes. J'en sais quelque chose, puisque c'est moi qui ai aidé à les remplir. On aurait dit que leur peau allait craquer en rôtissant, tellement elle était tendue...
- Jésus-Maria ! moi qui aime tant les truffes !... Donne moi vite mon surplis, Garrigou... Et avec les dindes, qu'est-ce que tu as encore aperçu à la cuisine ?...
- Oh ! toutes sortes de bonnes choses... depuis midi nous n'avons fait que plumer des faisans, des huppes, des gelinottes, des coqs de bruyère. La plume en volait partout... Puis de l'étang on a apporté des anguilles, des carpes dorées, des truites, des...
- Grosses comment, les truites, Garrigou ?
- Grosses comme ça, mon révérend... Énormes !...
- Oh ! Dieu ! Il me semble que je les vois... As-tu mis le vin dans les burettes ?- Oui, mon révérend, j'ai mis le vin dans les burettes...
Mais dame ! Il ne vaut pas celui que vous boirez tout à l'heure en sortant de la messe de minuit. Si vous voyiez cela dans la salle à manger du château, toutes ces carafes qui flambent pleines de vins de toutes les couleurs... Et la vaisselle d'argent, les surtouts ciselés, les fleurs, les candélabres !...
Tacchini
tartufati, fagiani, pavoncelle, francolini, galli di brughiera, anguille,
carpe, trote enormi e…vino ! (3)
La
scena è riprodotta in un film del 1954, Les
Lettres de mon Moulin con la sceneggiatura, i dialoghi e l’adattamento del
solito Marcel Pagnol.Dobbiamo nientemeno che al grande Escoffier (anch'egli provenzale, di Villeneuve-Loubet, presso Nizza) questa ricetta di Tacchino tartufato:
Decisamente
quello che ci vuole per rinvigorirsi e riscaldarsi, dopo la terza Messa bassa
di Natale al castello di Trinquelage.
Nemmeno Flaubert sfugge alla tentazione di ricorrere in Madame
Bovary al proprio inventaire à la Prévert.
Ma questa volta ci troviamo in Normandia, e questo è il pranzo di nozze di
Emma e di Charles, e la descrizione del menù prende toni irrisori ed ironici.
« C'était sous le hangar de la
charretterie que la table était dressée. Il y a avait dessus quatre aloyaux,
six fricassées de poulets, du veau à la casserole, trois gigots et, au milieu,
un joli cochon de lait, rôti, flanqué de quatre andouilles à l'oseille. Aux
angles, se dressait l'eau-de-vie, dans des carafes. Le cidre doux en bouteilles
poussait sa mousse épaisse autour des bouchons et tous les verres, d'avance,
avaient été remplis de vin jusqu'au bord. De grands plats de crème jaune, qui
flottaient d'eux-mêmes au moindre choc de la table, présentaient, dessinés sur
leur surface unie, les chiffres des nouveaux époux en arabesques de
nonpareille. On avait été chercher un pâtissier à Yvetot, pour les tourtes et
les nougats. Comme il débutait dans le pays, il avait soigné les choses; et il
apporta, lui-même, au dessert, une pièce montée qui fit pousser des cris. A la
base, d'abord c'était un carré de carton bleu figurant un temple avec
portiques, colonnades et statuettes de stuc tout autour, dans des niches
constellées d'étoiles en papier doré; puis se tenait au second étage un donjon
en gâteau de Savoir, entouré de menues fortifications n angélique, amandes,
raisins secs, quartiers d'oranges; et enfin, sur la plate-forme supérieure, qui
était une prairie verte où il y avait des rochers avec des lacs de confitures
et des bateaux en éclares de noisettes, on voyait un petit Amour, se balançant
à une escarpolette de chocolat, dont les deux poteaux étaient terminés par deux
boutons de rose naturelle, en guise de boules, au sommet. Jusqu'au soir on
mangea »
Gustave
FLAUBERT, Madame Bovary, 1857.(5)
Repas de noce à Yport
Artiste
|
:
|
Albert Fourié,
1854-1937
|
Date
|
:
|
1886
|
Dimensions (HxL)
|
:
|
245 cm x 355 cm
|
Technique
|
:
|
Huile sur toile
|
:
|
**L’anduillette normanna è un insaccato di
intestini di porco, aromatizzato alle spezie, una specie di haggis scozzese,
insomma, che si consuma solo previa cottura. Qui viene servita con salsa all’acetosella,
un purée arricchito di crema di latte. Si tagliano le anduillettes cotte al
piccolo bollore sulla crema di acetosella. Si passa il tutto al forno in una
pirofila per qualche minuto.
(1) Il G.E. non ha trovato la fonte documentaria originale per questo testo, ma solo trascrizioni incomplete. C'è forse qualche Gufo sul Tiglio o altro Sapiente in grado di completare correttamente la citazione?
(2) Per la cucina medioevale in Francia e in Italia si veda l'ottimo: Odile Redon, Françoise Sabban, Silvano Serventi A tavola nel Medioevo prefazione di Georges Duby, Laterza Bari 1993-2001
(3) Lettres de mon moulin par Alphonse Daudet, Nelson Paris 1939. Les trois messes basses. Conte de Noël p.189 e seguenti.
(4) cfr. Auguste Escoffier Ma Cuisine Flammarion Paris 1934 (1966) (5)
Avignone, cibo e non solo
Avignone, giardino del Cours Jean Juares
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